Sébastien Jumel : « Des pistes intéressantes, mais... » Entretien

Publié le par Parti Communiste Français section Eu le Tréport

Pour le maire PCF de Dieppe, le projet du candidat PS va dans le bon sens, mais ne répond pas totalement aux préoccupations sociales. Quelle est votre première appréciation globale ?

SEBASTIEN JUMEL. La dynamique que nous créons, avec le Front de gauche et la candidature de Jean-Luc Mélenchon, se fait sentir. On a le sentiment que François Hollande prend en compte un certain nombre de thématiques que nous développons depuis un bout de temps, notamment lorsqu'il désigne la finance comme adversaire. Je me réjouis que François Hollande prenne un virage à gauche qui crédibilise le discours que nous portons.

Quel regard portez-vous sur ses propositions par rapport aux priorités dans votre ville ?

SEBASTIEN JUMEL. Je reste quand même un peu sur ma faim sur ce qui me semble être au cœur des préoccupations des gens de ma ville: l'emploi. Quelques propositions vont dans le bon sens, comme la Banque publique d'investissement. Mais il n'y a rien sur les droits d'intervention des salariés dans la stratégie de leur entreprise. C'est une question centrale chez nous: les M'real, les Petroplus, les salariés de l'automobile à Sandouville, s'ils avaient eu ces droits, peut-être que leurs entreprises ne seraient pas dans cette situation. Par ailleurs, même si le sujet a été évoqué, il n'y a pas de véritable plan de relance de la politique industrielle. Pour les jeunes, les « emplois d'avenir » sont des dispositifs qu'on connaît bien, avec le plan emploi jeunes. Ils seront pour les intéressés et peut-être pour les collectivités concernées un levier, mais je crois que les jeunes attendent des emplois pérennes et de vrais salaires.

Sebastien-Jumel-en-Front-de-gauche_reference.jpg

Quels impacts auront ces propositions (modulation de la fiscalité locale, gel du nombre de fonctionnaires...) sur le développement et les services publics locaux ?

SEBASTIEN JUMEL. Il y a des pistes intéressantes. Mais toutes les associations d'élus dénoncent l'étranglement dont on fait l'objet aujourd'hui. « Garantir les dotations à leur niveau actuel » ne suffira pas: elles-resteront insuffisantes. On attend depuis longtemps une vraie réforme de la fiscalité locale, qui est aujourd'hui injuste. Les budgets sont de plus en plus difficiles à boucler, puisqu'il y a une augmentation des besoins sociaux et une diminution des moyens. On voit des services publics disparaître ou réduire leur voilure. Là encore, une chose est d'annoncer 60000 créations d'emplois sur la durée du mandat, mais on va nous annoncer des fermetures de classes en février. Il faut l'engagement dès le mois de mai d'un collectif budgétaire pour rétablir les classes qui auront été supprimées.

ENTRETIEN REALISE PAR JULIA HAMLAOUI
Source humanité

Publié dans Actualité

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article