Jumel de tous les combats

Publié le par Parti Communiste Français section Eu le Tréport

Le maire communiste de Dieppe, Sébastien Jumel,  entend peser à gauche. Sébastien Jumel - qui a repris Dieppe à la droite l'an dernier dès le 1er tour avec 55 % des voix - est aujourd'hui l'icône d'un parti qui a su reprendre des couleurs en Haute-Normandie. Même s'il martèle sa passion pour son pays dieppois au point de décliner l'offre d'intégrer le premier cercle dirigeant place du Colonel-Fabien, le maire de la troisième ville de Seine-Maritime et vice-président du département entend bien peser dans le débat régional. Entretien.

 

 

Les Verts qui partent sous leurs propres couleurs au premier tour des régionales. Est-ce que ça donne des idées au PC ?
« En toutes circonstances - je crois l'avoir démontré à Dieppe - je suis pour le rassemblement sur une politique de gauche forte y compris dans sa dimension écologique qui à mes yeux ne doit pas s'opposer au développement économique et social. Car pour qu'il y ait développement durable, encore faut-il qu'il y ait développement. La décision des Verts rend encore plus nécessaire l'action pour un rassemblement sur un vrai contenu de gauche en discutant avec tous, sans aucune exclusive sur tout l'échiquier de gauche. Ce qui intéresse les gens, ce ne sont pas les logiques d'appareils, les rapports de force mais ce qu'on va leur proposer ».
 

Vous pourriez conduire une liste rassemblant la gauche de la gauche aux régionales ?
« Ce n'est pas l'actualité du moment mais je serai de tous les combats et de toutes les campagnes. Aux régionales, il faudra sanctionner Sarkozy et son gouvernement. Et plus urgent encore, compte tenu de la crise et de ses conséquences qui sont sous-estimées, de faire en sorte que la Région se dote d'une gauche combative, qui s'exprime et qui soit majoritaire. C'est en fonction de cela que les communistes prendront leur décision au début du mois de novembre. Il y a une volonté de faire émerger une vraie politique de gauche porteuse d'une véritable alternative ».
 

Rassembler, jusqu'au MoDem ?
« Exclure toute compromission avec le MoDem ou les ersatz de la droite est un préalable ».
 

Quoi qu'il en soit, au 2e tour, il faudra se rassembler à gauche. Régulièrement vous n'épargnez pas la position social-démocrate du PS. Comment allez-vous gérer ce paradoxe ?
« La social-démocratie en France et dans toute l'Europe a des problèmes avec le monde du travail. Le peuple de gauche ne se reconnaît pas dans cette vision libérale. La question de l'avenir, pour nous au PC mais aussi pour toute la gauche, c'est de travailler à une réelle réorientation à gauche pour porter une vraie réponse alternative à la politique ultra-capitaliste du président de la République. Ce sont les valeurs auxquelles j'ai toujours été fidèle et pour lesquelles j'essaie à mon niveau d'être créatif, innovant. C'est ce qui guidera nos choix et les miens ».
 

Votre majorité de gauche à Dieppe, est-ce un bon laboratoire d'idées pour la gauche ?
« Oui parce que j'ai créé les conditions d'un rassemblement à gauche fort, respectueux de l'identité de chacun et en même temps sur un contenu vraiment à gauche pour faire reculer la droite et pour la tenir à distance, en échec ».
 

Battre l'UMP ne fait pas un programme ?
« On voit bien que la population n'attend pas seulement de nous que nous occupions des strapontins. Les Haut-Normands veulent que face à cette crise sans précédent qui n'est pas finie, nous apportions des réponses concrètes. Les régions doivent être le laboratoire de cette alternative à gauche - ce qui n'est pas encore le cas - pour crédibiliser une autre alternative à l'échelle nationale en 2012 ».
 

Au département de Seine-Maritime, vous et vos collègues communistes ont pesé sur des politiques comme l'encadrement strict des aides aux entreprises. Un exemple pour la région ?
« Le rapport de force au sein de la majorité nous est plus favorable au Département. Et la personnalité des présidents n'est pas la même. La Seine-Maritime est un bon exemple à suivre au sens où c'est une collectivité qui forme un pôle de résistance et de contre-propositions à la politique nationale ».
 

Alain Le Vern a été désigné jeudi par les militants PS. Trois mandats, est-ce une bonne séquence ?
« C'est une réponse qui appartient aux militants socialistes. Ceci étant la prochaine mandature régionale - et c'est une condition de la victoire pour la gauche - suppose que dans les objectifs politiques, sur un contenu de gauche, sur la manière de mettre tout cela en œuvre et sur les équipes chargées de les porter, il y ait un nouveau souffle, un véritable renouvellement ».
 

Votre définition de ce nouveau souffle ?
« De l'imagination, de l'audace sur les contenus et une gauche de combat ».

SebastienJumel

Propos recueillis par Christophe Preteux
http://www.paris-normandie.fr/index.php/cms/6

Publié dans Actualité

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