On a frôlé la catastrophe !

Publié le par Parti Communiste Français section Eu le Tréport

En acceptant une rémunération de 2 millions d’euros par an, le nouveau PDG d’EDF, Henri Proglio, a vécu une sorte de drame très émouvant : alors qu’il figurait auparavant parmi les dix dirigeants les mieux payés de France, il n’est plus désormais qu’à la 32e place, dans la hiérarchie du CAC 40…  !
C’est une chute qui donnerait le vertige aux plus vaillants d’entre nous… Alors, tout un gouvernement s’est penché sur l’homme blessé, pour apaiser sa peine.
Ces 2 millions d’euros, tout de même, quel sacrifice…  ! C’est ce qu’a reconnu le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, qui a salué doublement « le courage », de celui qui exige ce niveau de rémunération et le courage de celui qui l’accepte dans les bureaux du pouvoir.
On voit que ce n’est pas pour rien que M. Estrosi aime à se désigner comme le « ministre des ouvriers »…
La ministre de l’Économie, Mme Lagarde, n’a pas été non plus économe du baume réparateur, au prix d’une cruelle humiliation. On sait que l’intéressé va être payé deux fois, par EDF et Veolia. En novembre dernier la ministre de tutelle avait assuré crânement : « Il est légitime qu’il n’y ait pas de cumul de rémunération. »
Hier elle est allée à Canossa, comme on dit, en faisant une pirouette sémantique : il n’y a pas de « cumul rémunérationnel »… Même les enfants se marreraient…
Le porte-parole du gouvernement a sacrifié aussi à un compliment : c’est le prix à payer du talent… Diable, diable  ! Alors on attend que Luc Chatel définisse bientôt les nouveaux prix à payer pour les talents, quand ils sont grands, des enseignants, des tourneurs, des infirmières, des chercheurs… On risque d’attendre longtemps…
Le ministre du Budget y est aussi allé 
de son amicale contribution en tranchant sans appel : deux boulots, deux salaires… Peut-être M. Woerth a-t-il consulté Florence Woerth, son épouse, une experte en quelque sorte, qui s’occupe des « affaires » de Liliane Bettencourt (de L’Oréal), la femme la plus riche de France, « administre » très professionnellement une écurie de chevaux de course, et « voisine » du côté de Chantilly avec l’ancien PDG de la Société générale, Daniel Bouton…, qui est membre du comité de rémunération de Veolia… Bref, nous voilà au cœur 
de la problématique.

Un cabinet très spécialisé a analysé que l’essentiel du pouvoir des sociétés du CAC 40 était désormais réuni entre les mains d’une centaine de personnes. Il y avait autrefois les 200 familles. Il y a aujourd’hui les 100 « managers » de la finance. L’épisode Proglio révèle que ce petit cercle au centre du système a mis la tête de l’État à sa botte et la soumet à ses besoins : les fondés de pouvoir du capital ont leurs positions au cœur du pouvoir politique.

 Déjà, il y a longtemps, Victor Hugo répondait à un chef d’État qui venait de louer un de ses ministres : « Je savais que ce ministre était à vendre ; je ne savais pas qu’il était à louer. » Cela va donner à réfléchir aux chômeurs qui, cette année, vont avoir épuisé leurs droits : ils seront un million.

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Et en plus, il a l'air sympa !!!

Publié dans Actualité

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