Débat populaire, urgence !

Publié le par Parti Communiste Français section Eu le Tréport

 

 

La gauche a devant elle un défi de civilisation bien plus important qu’une question de simple alternance politique. Elle a la responsabilité de donner corps aux attentes qui se font jour et dont les millions de personnes descendues dans la rue, et bien d’autres encore, témoignent et peuvent être autant de leviers. La première secrétaire du PS, hier dans le Journal du dimanche, entend « préparer la gauche à gagner », fidèle à sa conduite depuis le congrès de Reims, nourrie par le constat de l’échec de 2007 et de la ligne ouvertement sociale-libérale. Toutefois, Martine Aubry a des accents estimant qu’on ne pourrait ni tout faire ni tout promettre. Est-ce la question ? On trouve aussi dans cet entretien de belles et fortes formules, telles, s’agissant du financement de la dépendance : « Le problème doit être réglé par la carte Vitale (...) et non par la carte bleue ! » Une fois dénoncée l’ouverture de ce nouveau « marché » par Nicolas Sarkozy aux assurances privées, on lit qu’il s’agirait de faire supporter une partie de ces aides par les intéressés eux-mêmes et qu’il appartiendrait à chacun d’entre nous de savoir plus veiller sur nos aînés…

Sur les questions européennes, un projet de taxation des transactions financières à 0,05 % serait envisagé, mais le Fonds d’intervention européen, qui légitime les plans actuels de superaustérité, de la Grèce à l’Irlande et au Portugal, pas plus que le fonctionnement de la BCE ou de l’Union ne sont remis en question. Le compte n’y est pas ; pas encore ? Le PS s’est lancé dans une série de rencontres, dont la prochaine, samedi, sur l’éducation, sera l’occasion de revenir sur l’évolution de ses propositions. Avec les autres formations constituant le PGE, le PCF a également réaffirmé, ce week-end, des grands axes d’opposition et d’alternative à l’évolution actuelle de l’Europe du traité de Lisbonne. Retraites, autre utilisation de l’argent, emploi, institutions sont au menu des forums initiés par le Front de gauche, au sein duquel les communistes entendent permettre au peuple de se saisir de toutes ces questions au travers de « cahiers citoyens ». C’est peu dire qu’il y a urgence à rendre populaire le débat à gauche, dans les entreprises, les quartiers, les facultés et les lycées.

Permettre aux jeunes de prendre toute leur place dans la société. Offrir aux salariés une sécurité d’emploi et de formation tout au long de leur vie, pour répondre au triple défi de la réindustrialisation du pays, de la maîtrise des nouvelles technologies et d’une redéfinition du travail et des droits de ceux qui l’exercent. Permettre, au bout de cette vie d’activité au service de la création des richesses d’une des nations les plus puissantes au monde, de bénéficier d’une retraite à soixante ans à taux plein pour se consacrer à sa vie personnelle et familiale ou à celle de la collectivité. Être assuré que la dernière partie de la vie soit aussi digne et humaine. Redonner à l’éducation, aux arts, à la pensée leur juste place dans la cité… En un mot, lier de nouveau, dans la France de 36 et 68, progrès social, culturel et économique. Est-ce possible ? Ou bien faut-il se plier à la seule dictature de la rentabilité financière ? Avec plus ou moins d’aménagements ici ou là, ou de dureté face à ses ravages – selon sa « sensibilité » ? De la nature 
des réponses, de la capacité à en nourrir 
les luttes, l’interpellation des élus, en particulier locaux 
et régionaux, sur le contrôle de l’usage des fonds publics, 
et de l’ensemble des forces de gauche et de celles et ceux qui se retrouvent en elles, reposent dès maintenant, 
pour une large part, les termes de l’équation gagnante, 
ou pas, pour 2012.

La gauche a devant elle un défi de civilisation bien plus important qu’une question de simple alternance politique.

 

Michel Guilloux

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